J’ai traversé une longue phase de dépression.
Dans un premier temps, j’ai d’abord nié mon état. Puis quand l’acceptation est venue, je me suis persuadée que j’arriverai à m’en sortir seule, grâce au temps et à la volonté. Évidement ça n’a pas suffi et j’ai continué de plonger. J’ai fini par intégrer l’idée de me faire aider par psy.
Plus précisément par un psychiatre car c’est le seul que madame la sécu sponsorise. Et quand t’es au chômage (déclencheur de cette fameuse dépression), tu réfléchis pas trop longtemps. Si j’ai refusé pendant plusieurs mois l’aide médicamenteuse qu’il me préconisait j’ai fini par m’y résigner. Alors oui son aide m’a été précieuse. Il a su stopper ma descente aux enfers, me stabiliser puis me remonter doucement. Très doucement. Trop. A ce rythme ce n’était pas des mois ou des années qu’il allait me falloir pour sortir du tunnel mais une décennie !
D’une nature forte impatiente, j’ai cherché, en parallèle, des méthodes alternatives ou complémentaires pour accélérer le processus qui me semblait interminable. J’ai bien trouvé quelques gouttes d’eau à ajouter à mon moulin mais rien de transcendant. Jusqu’au jour où une amie, dans une situation semblable à la mienne, m’a parlé de l’hypnothérapie. Elle la pratiquait depuis quelque temps déjà et avait senti très vite un mieux être. N’ayant rien à perdre hormis quelques dizaines d’euros, j’ai pris contact avec sa thérapeute pour tenter l’expérience.
J’y suis allée assez mitigée. D’un coté, j’avais le témoignage très encouragent de mon amie et une expérience d’hypnose ericksonienne réussi qui m’avait aidée à surpasser un traumatisme. De l’autre la peur de l’inconnu, de l’échec, du charlatan, de perdre du temps et de l’argent et une bonne dose de scepticisme cartésien basé sur une éducation athée et une formation scientifique. Car autant l’hypnose ericksonienne, qui consiste à modifier notre état de conscience pour nous faire accepter des idées suggérées, me paraissait entendable, autant l’hypnothérapie telle que cette thérapeute la pratiquait me semblait relativement incongrue. En effet, il n’était pas questions de suggestions autres que celles permettant le passage sous hypnose et celles de franchir des portes et des tunnels temporels. L’objectif étant d’explorer tes vies passées pour faire émerger des événements difficiles non digérés afin de pouvoir s’en détacher !!?…
Après un premier rendez-vous d’entretien pour voir si le « courant » passait et lui expliquer dans quel but je venais, il y a eu une séance d’approche pour tester ma réactivité à l’hypnose. C’est seulement à notre 3ème facture rencontre que le « travail » à vraiment démarrer. Comme prévu, la thérapeute me plonge dans état de conscience hypnotique et m’invite à passer des portes et franchir des tunnels. De mon coté je décris ce que je vois et ressens « de l’autre coté ». Les séances durent un peu moins d’une heure, avec environ une demi-heure d’hypnose. Chaque rendez-vous démarre par un court entretien où je lui fais part des changements personnels que j’ai perçu depuis la dernière fois et se termine par un échange sur mon ressenti suite à la séances et sur les liens que je peux faire avec ma vie et mes blocages actuels.
Longtemps septique (et toujours encore un peu), j’ai mis ces moments « revécus » sur le compte de mon imagination fertile. J’en ai d’ailleurs fait part à la thérapeute. Elle m’a alors répondu avec ironie qu’effectivement mon imagination devait être sacrément développée pour inventer tant de choses,avec autant de force émotive et de détails en si peu de temps et que c’était bien dommage de ne l’avoir que sous hypnose.
Il faut dire que portes après tunnels et tunnels après portes, je me suis (re)vivre en petit garçon, vielle femme, ministre de roi, livreur de légumes, homme de Cro-magnon, oiseau, pionnière de montgolfière, apprenti boulanger, résistant, apnéiste de haut niveau, souris, contrebandier, femme battue, porcelainier, jeune fille de la bourgeoisie, travailleuse forcée, chapelier, aînée de grande fratrie et bien d’autre encore. Tout ça sur fond de complot, trahison, frustration, secret, guerre et retranscrit en 8 cessions, soit 4h !
Ai-je vraiment vécu tout ça ?
Une partie de moi, la cartésienne, à encore du mal à se laisser pleinement convaincre.
Pourtant, le résultat est là : j’ai remonté la pente dépressive très rapidement. J’ai pu me passer des anti-dépresseurs peu de temps après avoir commencé l’hypnothérapie. Comme une pelote de laine, ma vie se démêle : les histoires remontées font échos à des difficultés que j’ai actuellement, des blocages ou des peurs et peu à peu je m’allège. Il y a encore du chemin à faire, mais c’est de plus en plus facile et cela fait plusieurs années que je ne m’étais pas sentie aussi sereine.
Ainsi même si la forme peu (me) paraître un peu étrange, le fond est bon et je n’hésiterais pas vous recommander d’essayer si vous en avez le besoin et l’occasion.
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